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17 mars 2016

La Refondation de l'Ecole pour renouer avec l'Egalité!

Cette concertation inédite a libéré beaucoup d’énergies constructives. Elle a permis de poser les bases – les fondations précisément – de la loi de la refondation proposée par le gouvernement et adoptée par le Parlement.

Cette loi, nous la mettons aujourd’hui en œuvre sur le terrain, au plus près des élèves, des enseignants, des établissements, mais aussi avec les élus locaux, les organisations syndicales et l’ensemble des partenaires de l’école.

Nous entrons, avec la mise en œuvre, dans une étape essentielle. Passionnante. Une étape, elle aussi, assez inédite tant il est vrai que beaucoup de réformes, par le passé, n’ont pas eu la chance d’être appliquées, et menées à bien.

Le sens de la réforme c’est de renouer avec les valeurs républicaines, et notamment avec cette belle et grande promesse de la République en direction de tous ses enfants: l’égalité.

Cet idéal, il faut bien le dire, a été soumis à la dure épreuve des réalités: avec des résultats en baisse, des inégalités qui se creusaient, une confiance qui s’effritait, un mal-être qui commençait à s’installer durablement, et une action publique qui manquait de cohérence dans ses réformes successives.

Il fallait, non pas raccommoder, rapiécer, ou rafistoler, mais bel et bien refonder. Refonder, dans la cohérence, dans la durée, avec l’ambition de retrouver le souffle des grandes réformes qui ont marqué l’histoire de l’éducation dans notre pays.

Renouer, en quelque sorte, avec un idéal de l’École, ancré dans les nouvelles réalités sociales et culturelles d’aujourd’hui, tourné vers l’avenir, et animé par l’idéal républicain et par une idée qui est au cœur de l’École, au cœur de l’engagement des professeurs.

Cette idée, c’est celle du progrès.

Oui, le progrès est l’une des idées qui anime un enseignant, jour après jour. Elle le porte, chaque matin, quand il franchit le seuil de sa classe.

Elle le porte aussi, quand, rentré chez lui, il continue à travailler, à préparer ses cours, à corriger ses copies. Une annotation dans la marge, le soin apporté au commentaire, n’ont pas d’autre but que de permettre à l’élève de s’améliorer.

Et les familles qui accompagnent leur enfant jusqu’au seuil de l’École, les élèves, l’ensemble des équipes éducatives et des personnels n’ont qu’une seule idée: celle du progrès.

Faire mieux : voilà l’enjeu qui nous rassemble et qui nous réunit autour de l’École.

Il fallait donc agir, résolument, à tous les niveaux. Sans jamais perdre de vue deux dimensions essentielles : renforcer les apprentissages, et en particulier les fondamentaux. Et réussir une démocratisation de l’exigence, en agissant contre les inégalités économiques et sociales.

Les deux sont liés: il ne s’agit pas de sacrifier l’un à l’autre. Quel intérêt y aurait-il, comme je l’entends parfois, à niveler par le bas? Mais, a contrario, quel serait l’intérêt d’avoir une École qui sacrifierait, à la réussite de quelques-uns, celle du plus grand nombre?

Il n’y a pas à choisir entre démocratisation ou exigence. Je reconnais à leur juste valeur le mérite, l’effort et le travail. Et leur valeur est immense. Mais je connais aussi le poids considérable des inégalités économiques et sociales sur le parcours de nos élèves.

Alors je sais que lorsque l’on évoque les inégalités, certaines voix s’élèvent pour rappeler que nous avons «l’égalité des chances!».

Certes depuis 1959, chacun, en France, accède à cette école laïque, gratuite et obligatoire de 6 à 16 ans. Mais une fois franchi le seuil de l’École, il est délicat de parler d’égalité des chances dans la situation actuelle.

Le rapport PISA 2012 soulignait ainsi que la France était le pays de l’OCDE où le déterminisme social était le plus fort. La question de l’égalité ne se résume donc pas à l’offre: elle doit aussi agir sur la situation concrète dans laquelle se trouvent les élèves.

Comme disait Jaurès: «Assez parlé d’égalité, il est temps de faire des égaux».

Avec la réforme de l’éducation prioritaire et les 350 millions d’euros supplémentaires que nous avons consacrés à ces établissements; avec le «plus de maîtres que de classes» et la scolarisation des moins de 3 ans que nous développons en particulier en éducation prioritaire; avec la réforme de l’allocation des moyens; avec tout cela, oui, nous contribuons à «faire des égaux» au lieu de nous contenter d’en «parler».

Mais faire des égaux, cela suppose aussi de tenir compte des situations et des contextes dans lesquels s’ancrent nos établissements. Cela suppose de ne pas penser à partir de la carte de la France, mais de partir des territoires de notre pays.

La refondation s’est accompagnée d’une mise à jour de la carte des Réseaux d’Education Prioritaire: parce que nous avions besoin de faire coïncider la sectorisation des écoles et des collèges avec la réalité des territoires.

Mieux prendre en compte ces territoires, tel était aussi l’enjeu de la réforme de l’allocation des moyens. Celle-ci concerne avant tout le premier degré, et les écoles ou les établissements qui ne sont pas en réseau d’éducation prioritaires.

Jusqu’à présent, les moyens étaient attribués uniquement en fonction des dynamiques démographiques. Plus d’élèves, plus d’enseignants. Le calcul est en apparence sans failles. Mais si ce facteur est important, ne s’appuyer que sur lui masque des disparités parfois très fortes.

En ajoutant deux autres critères, l’un social, le revenu fiscal des ménages par unité de consommation, l’autre territorial, la classification des zones urbaines de l’INSEE, nous avons ainsi pu avoir une vision plus juste de la situation, et donc apporter davantage de moyens à ceux qui en ont le plus besoin.

Donner plus à ceux qui ont moins, tel est, pour la résumer simplement, l’idée qui gouverne cette action. Mais elle s’appuie aussi sur une conviction partagée: une action politique d’ampleur dans ce domaine suppose aussi, comme vous le soulignez, une autre gouvernance, et une implication sans faille des collectivités territoriales.

D’ailleurs, si nous avons pu avancer sur le sujet, pourtant clivant politiquement, de la mixité sociale, c’est bien en nous appuyant sur les collectivités territoriales.

Je ne vais pas vous donner une litanie de chiffres. La situation, vous la connaissez bien. Je veux simplement rappeler que lorsque l’on parle de ségrégation sociale et scolaire, le mot n’est pas trop for : aujourd’hui, plus de 82% de collégiens d’origine sociale défavorisée sont scolarisés dans 10% seulement des collèges.

Or nous avons besoin de mixité sociale. Nous en avons besoin, car les inégalités prospèrent sur l’absence de mixité sociale.

Nous en avons besoin, car la mixité sociale renforce le sentiment d’appartenance à la République. Comment fonder durablement une société unie et cohérente, si les femmes et les hommes qui la composent ne se rencontrent jamais et ne se fréquentent pas?

Nous en avons besoin car, comme l’ont montré des études internationales, la mixité sociale améliore le niveau des élèves les plus fragiles, sans tirer les autres vers le bas. Il n’y a donc aucun perdant.

Mais la mixité sociale ne se décrète pas. Elle ne s’impose pas. Elle se construit, patiemment, en concertation avec l’ensemble des personnes concernées, depuis les personnels de l’éducation nationale jusqu’aux élèves et à leurs familles, naturellement, en passant par tous les acteurs susceptibles d’être mobilisés sur le terrain.

A l’heure actuelle, 15 académies et 20 départements, de droite comme de gauche, se sont engagés dans une démarche en faveur de la mixité sociale. Et la preuve de l’importance de cette question, c’est que nous avons dépassé le chiffre de vingt territoires pilotes, soit le double de ce qui avait été envisagé initialement!

Ces territoires pilotes vont donc mettre en œuvre différentes mesures, qui seront, tout au long du processus, accompagnées et évaluées scientifiquement et cela permettra de généraliser les bonnes pratiques et les innovations trouvées sur le terrain.

Mais les territoires pilotes, ce sont aussi les douze départements qui ont choisi de travailler à l’élaboration d’un projet d’aménagement durable de leur territoire scolaire, en cosignant avec l’Éducation Nationale une convention ruralité.

Vous le voyez, pour les rythmes éducatifs comme pour la mixité sociale, cette échelle du territoire est essentielle.

Pour une raison très simple: c’est que l’École, avant d’être une idée, avant d’être une vision, est d’abord et avant tout un lieu.

Un lieu de vie, un lieu de savoir et de connaissances, un lieu qui tire sa force des enseignants, des professionnels qui y travaillent, mais aussi de tous ceux qui, attachés à l’École, y participent.

Voilà ce qui a motivé la décision de ne plus élaborer des programmes annuels déclinés classe après classe, mais d’avoir des progressions claires par cycle, favorables à une acquisition progressive des savoirs.

La scolarité française s’envisageait jusqu’à présent en termes d’années. Une année, une classe, un ensemble de compétences et de connaissances à acquérir.

C’est une organisation qui avait le mérite de la clarté. Mais elle avait un inconvénient majeur: elle ne tenait pas compte de la spécificité même de l’École.

Au centre de celle-ci, il y a l’humain. Or, nous le savons, les êtres humains sont divers. C’est même, preuve que c’est une source d’inquiétude majeure, la première chose sur laquelle insistent les livres sur les premières années de vie d’un bébé.

Ils ne vont pas au même rythme! L’un va parler plus tôt mais marcher plus tard. Celui-ci mange avec une cuillère sans éprouver le besoin de repeindre toute la cuisine, quand celui-là continue à faire de l’expressionnisme abstrait avec de la purée de carottes.

Ce principe de bon sens, curieusement, nous le perdons de vue lorsque l’enfant grandit. En envisageant les programmes année après année, on risque alors de ne pas tenir compte de ce rythme si particulier. Et l’on considérera en échec un élève à qui il a peut-être simplement manqué quelques mois.

Pour éviter cela, la scolarité s’envisage désormais par cycle de trois ans. Le cycle 1 est celui des trois premières années de l’école maternelle ; le cycle 2, de la CP à la CE2, est celui de «l’apprentissage des fondamentaux»; le cycle 3, de la CM1 à la 6e est celui de la «consolidation»; enfin, le cycle 4, de la 5e à la 3e est celui des «approfondissements».

Une attention particulière a été portée à l’intégration, dans un même cycle, d’années qui étaient jusqu’à présent vécues comme une scission particulièrement brutale. La dernière année de primaire et la première de collège sont réunies dans un même cycle.

Ainsi s’instaure une continuité dans les apprentissages. Ainsi se consolide l’acquisition des savoirs et des connaissances, et ainsi s’élabore une meilleure concertation entre les professeurs des écoles et ceux du secondaire.

Ce besoin de souplesse et de continuité s’étend d’ailleurs à d’autres domaines.

Il gouverne aussi notre politique contre le décrochage. Nous agissons non seulement après, avec le droit au retour en formation et les structures de retour à l’école, mais aussi en amont.

Un travail considérable est mené avec l’ensemble des professionnels de l’Éducation Nationale, pour assurer l’accompagnement de chacun dans son parcours, pour mieux informer les familles, et dédramatiser les décisions d’orientation.

Ainsi, à la rentrée prochaine, un élève en seconde professionnel ou en CAP aura la possibilité de se réorienter jusqu’aux vacances de la Toussaint.

Et quand je parle de décloisonner, je pense aussi à l’ouverture de l’École, à la fois vers les parents et les familles, mais aussi vers des acteurs extérieurs, des associations et, par exemple, la réserve citoyenne.

Nous avons ainsi créé un statut du parent délégué, et un certain nombre de mesures sont engagées pour valoriser l’engagement citoyen de nos élèves au sein de l’institution scolaire ou pour favoriser l’établissement de partenariats avec des associations et des institutions extérieures, notamment par le biais des conventions.

La semaine de la presse et des médias à l’école qui se tiendra à partir du 21 mars sera d’ailleurs l’occasion d’en signer de nouvelles.

Et si cette ouverture est si importante, c’est parce que l’École n’est pas en marge de la société. Elle n’est pas en dehors. Elle est au cœur de celle-ci.

Jean Zay, qui milita au sein de la ligue de l’enseignement, disait vouloir faire de l’École, «l’asile inviolable, où les querelles des hommes ne pénètrent pas».

Mais nous ne savons que trop que cet asile n’est pas hermétique aux violences et aux crises de notre société.

L’Ecole en est, à bien des égards, une caisse de résonance. Elle est belle et audacieuse cette idée d’asile. Mais elle est aussi, en un sens, dangereuse, si cela veut dire, pour l’École, ne pas se préoccuper de ce qui l’entoure.

La République a été frappée en plein cœur en cette terrible année 2015 par la violence extrême, le terrorisme, le fanatisme religieux, l’intolérance. Cette atteinte n’a pas épargnée l’École.

Elle en a ressenti le souffle au point de faire vaciller l’édifice, et de mettre en danger l’une de ses valeurs cardinales, la laïcité, mais aussi la liberté de penser, de s’exprimer. La liberté, aussi, de croire ou de ne pas croire.

Et en même temps, combien de regards se sont alors tournés vers l’École? Combien aussi de citoyennes et de citoyens se sont manifestés pour témoigner de leur volonté de s’engager à nos côtés?

Il y a, aujourd’hui, de nouvelles formes d’interaction entre l’École et la société à réinventer. Entre l’École et les familles. Entre l’École et les associations.

Non pour empiéter sur le travail des enseignants. Non pour remplacer les professeurs: mais parce que pour réussir un défi aussi colossal que celui de la démocratisation nous avons besoin de synergies. De convergences.

Et nous en avons d’autant plus besoin que nous sommes dans une situation inédite dans l’histoire de l’École de la République. Je veux parler du fossé qui existe entre les valeurs de l’Ecole, nos valeurs, et les discours dominants de la société.

Oui, les valeurs de l’École sont régulièrement remises en cause par la société dans laquelle elle s’inscrit. Elles le sont soit par des intégrismes religieux, soit par la puissance des modèles et des valeurs imposées par la société de consommation.

Et c’est un fait problématique et une réalité qui, avec le poids des déterminismes économiques et sociaux et la baisse du niveau de nos élèves, a nourri la Refondation de l’école.

Pendant longtemps, l’élève, en quittant l’école, rentrait dans une société où l’on avait, au moins dans les discours, le respect du savoir, le respect de la connaissance et de la pensée, le respect de l’enseignant.

Mais aujourd’hui, je ne connais pas d’autre profession que celle des professeurs qui soit, dans les médias, sur la première page d’un quotidien, désignée par un diminutif: les profs.

Imagine-t-on un journaliste déclarer «c’est la grève des toubibs»? Ou «les politicards font leur rentrée»? Et quel mépris que celui qui consiste à dire que les enseignants n’ont pas besoin de formation et d’avoir supprimé la formation initiale?

Oui, enseigner est un métier, et un métier qui non seulement s’apprend, mais nécessite d’apprendre tout au long de sa vie. Voilà pourquoi nous avons mis en place non seulement les ESPE, mais aussi des dispositifs de formation continue, pour que nos enseignants soient accompagnés tout au long de leur carrière.

Et parce que la reconnaissance passe aussi par une revalorisation salariale, des négociations sont en cours sur ce point, pour que les professeurs, tous les professeurs, sachent que leur importance n’est pas oubliée!

Dans cette méconnaissance et dans ces remises en cause, dans leur ampleur et dans leur violence, il y a là quelque chose qui n’avait, me semble-t-il, jamais été aussi fort.

On reconnaissait la valeur de ce qui précisément ne se réduit pas à des données économiques. Alors, je tiens tout de suite à vous rassurer: je ne suis pas naïve. Je sais bien que ce discours ne correspondait pas forcément à une réalité.

Il y avait néanmoins un respect, vis-à-vis de cette institution, qui s’est perdu, au fur et à mesure que se déployait un discours matérialiste centré sur la consommation. Et ce vide engendré par la réduction de l’être humain au seul statut de consommateur était parfois comblé par le repli sur soi et la montée des intégrismes.

Voilà la situation inédite devant laquelle nous nous trouvons, et qui engendre, pour beaucoup de nos élèves, le sentiment d’une rupture entre les enseignements, et sa vie de tous les jours.

Aujourd’hui, dès qu’ils sortent de l’école, nos élèves sont confrontés à des discours qui dévalorisent le savoir, l’art et la culture, et qui ne tendent qu’à valoriser ce qui est matériel, utilitaire, et qui peut être rattaché à un prix.

Et le pire, dans ce discours dominant, où la valeur l’emporte sur les valeurs, c’est qu’il s’agit d’un mensonge faramineux.

En réalité, ceux qui font le monde d’aujourd’hui, ceux qui font les réussites d’aujourd’hui, doivent énormément à l’école, mais aussi à des filières et des disciplines que l’on tend à décrier.

Je n’ignore pas la crise des vocations qui affecte les filières littéraires. Mais c’est quand même étonnant qu’à une époque où jamais les séries télévisées n’ont eu autant d’audience et d’influence, on oublie qu’elles viennent de l’écriture et qu’elles puisent souvent dans La Poétique d’Aristote.

Et cela vaut pour la littérature comme pour les autres domaines. Mais pour avoir conscience de tout cela, pour savoir que l’Education Artistique et Culturelle, par exemple, en vous impliquant dans un projet théâtral, vous donnera aussi des compétences essentielles pour votre insertion professionnelle, il faut être dans un milieu qui a le capital culturel pour vous dévoiler l’envers du décor.

Pour vous rappeler à la fois la force et le plaisir qu’il y a à apprendre, et pour vous donner les moyens de donner, à tous ces enseignements, du sens.

Mais si vous n’avez pas cette chance, que vous reste-t-il? Un sentiment désagréable. Celui d’une rupture entre l’École et le monde.

Rétablir ce prolongement, c’est la raison pour laquelle la refondation de l’Ecole constitue aussi une innovation. Une innovation qui repose sur une volonté: ne plus opposer. Mais rassembler.

Ne plus donner l’impression qu’il faut absolument choisir entre insertion professionnelle ou éducation artistique, entre le disciplinaire ou le pluridisciplinaire, entre l’immédiatement utile ou le savoir désintéressé. Mais de mettre en valeur, ici encore, des liens et une complémentarité.

Oui, les fondamentaux se pratiquent aussi en dehors des cours qui leurs sont spécifiquement consacrés.

Oui, l’histoire s’aborde aussi à travers l’éducation aux médias et à l’information. Oui, les mathématiques peuvent s’inscrire dans un cours d’histoire de l’art sur l’invention de la perspective.

Et de cela, la refondation de l’École ne cesse de tenir compte, comme en témoigne le socle commun de connaissances, de compétences et de culture.

Parce que ce qui est en jeu à travers la refondation, c’est de poser les bases pour un nouvel humanisme. Un humanisme du XXIe siècle.

Un humanisme qui connaît la force du passé, mais qui ne le considère pas comme un carcan, mais comme un élan vers l’avenir.

L’humanisme de la Renaissance n’est pas né dans une période tranquille et apaisée, mais dans le bruit et la fureur; dans des crises politiques et financières; dans des changements, violents, inquiétants, qui ouvraient certes de nouvelles perspectives, mais qui venaient aussi ébranler des certitudes bien ancrée.

Il n’est jamais facile de changer. Mais ils ont su le faire. Et je sais, parce que je connais l’ambition et les valeurs de tous ceux qui prennent cet engagement prodigieux, dans le service public, de se mettre au service de l’Ecole, qu’ils seront les dignes héritiers de leurs prédécesseurs.

Voilà pourquoi nous ne pouvons pas prétendre, par exemple que le numérique ne changera rien à l’Ecole. Oui, le numérique est un bouleversement. Oui c’est une innovation prodigieuse. C’est la raison pour laquelle il est pleinement pris en compte à la fois en tant que support pour l’enseignement, et en tant qu’objet d’enseignement à part entière.

Car quelle est l’alternative? Voulons-nous laisser nos élèves passifs devant les écrans, fascinés par des sites de désinformation massive, ou voulons-nous répondre par la culture, par le savoir, par l’esprit critique? Voulons-nous vraiment subir les changements et les crises qui nous environnent? Je ne le pense pas.

Faire de chaque élève un citoyen autonome, instruit, et éduqué, tel est notre objectif commun.

J’insiste sur le mot «commun». Car, la refondation s’inscrit dans un temps long, et c’est justement ce qui fait la valeur des moments.

Et avant de conclure, j’en profiterai simplement pour vous annoncer que mon ministère organisera, en mai prochain, des Journées de la refondation.

Née de la concertation, il est normal que la refondation soit, dans sa mise en œuvre, accompagnée par des échanges.

Car dans la situation où nous sommes, nous avons besoin d’assises solides: celle du savoir, de la culture et de la connaissance. Celles qui sont justement au cœur de l’Ecole et au cœur de sa refondation.

Najat Vallaud-Belkacem, Ministre de l'Education Nationale, de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche.

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